La Fondation

Création :

Il était trop tard, évidement trop tard. Cette femme lassée par la vie vagabondait tristement d'une rue à l'autre dans la cité,traversant les canaux et suivant sa route quotidienne. La vie animait toujours la ville, l'on pouvait y entendre au loin la sonorité des foules de voyageurs, les dialogues, les crieurs publics. La garde poursuivait sa ronde tandis que les commerçants commençaient à fermer leur boutique et les foyers s'embrasaient.
Elle rejoignait l'Orphelinat, là ou les enfants l'attendaient, impatients d'entendre l'histoire du soir.
Elle y travaillait depuis déjà quelques années.
Contant, nourrissant, soignant ces petites âmes fébriles. Et comme chaque soir, elle leur souhaitait un meilleur lendemain. Pourtant cette nuit son esprit n'était guère à tant d'attentions.  C'est alors qu'en marchant elle se fit bousculer par un homme d'une étrange allure, encapuchonné. Elle haussa le regard et s'employa à milles excuses. Lui-même recula un instant, l'esprit embrumé également.
Tous deux passèrent leurs chemins. Cette dame resta troublée alors qu'aucunes raisons ne l'y invitait.

Cette femme , à l'aube de sa quarantaine d'année avait pour nom  "Gabrielle Monda" : exquise, raffinée et délicate.
On la connaissait pour ses implications auprès des autres, sa bienveillance naturelle et son doux sourire.

Il était trop tôt, évidement trop tôt. Mais il était l'heure, l'heure pour elle se rendre au cimetière afin d'y honorer sa défunte sœur. Elle prépara soigneusement la fleur qu'elle comptait disposer sur sa stèle, la portant contre sa poitrine comme pour l'imprégner de son amour.
L'eau s'écoulait à travers les canaux et l'éclat de l'aube reflétait sur sa surface. Sur son chemin elle rencontra à nouveau un homme aux expressions étrangement
familières. Il s'agissait de l'homme qu'elle avait bousculé la veille. S'en suivit de brèves présentations. Étrangement, ils poursuivaient la même direction, hésitants tout deux à s'aborder plus amplement. Une fois arrivés à destination alors qu'elle arborait un sourire à la vision de la tombe de sa soeur, elle fût accostée par cet homme, d'une manière assez maladroite. Le l'individu, dénommé Teldhiel, ajusta sa capuche et Gabrielle pu désormais associer un visage à cette voix rauque rencontrée plus tôt. S'en suivit d'une discussion plutôt incongrue, Gabrielle expliqua sa venue en ces lieux tandis que Teldhiel découvrait cet endroit d'une façon plutôt hasardeuse. Lorsqu'il se révéla à Gabrielle, sa condition accentua sa méfiance et son attention, elle ne semblait pas tout à fait à l'aise. Teldhiel quant à lui semblait surpris par la bienveillance naturelle que cette femme lui offrait, il n'était plus dans ses habitudes de recevoir l'écoute et l'attention des autres.
Ce début d'histoire semblait assez étrange et étonnant, mais il perdura.

Teldhiel et Gabrielle s'offrirent de nouvelles rencontres et d'autres discussions. Une relation amicale naquit entre les deux êtres, pourtant si marqués par leurs différences.
En direction du mémorial, ils s'assirent tout deux côtes à côtes, face au mémorial, entourés par de nombreuses sculptures florales. Cette atmosphère évoquait en Gabrielle les sacrifices délivrés par son peuple ainsi qu'un profond chagrin. Elle confia à Teldhiel son mépris pour la violence, la guerre et la lutte incessante délivrée par les autres, ainsi que son incapacité à pouvoir leur offrir de l'aide. Elle culpabilisa. Demeurer spectatrice de toutes ces situations l'accablait.
Teldhiel profondément touché par l'inspiration de Gabrielle : lui suggéra d'agir, de se donner les chances de pouvoir intervenir et offrir sa contribution dans ce monde. Elle lui rendit un curieux regard, comme intriguée par cette suggestion. Rencontrer Gabrielle semblait lui rendre une certaine foi pour un avenir meilleur, il lui offrit immédiatement son aide ainsi que sa dévotion.

Gabrielle quant à elle, demeura déstabilisée, le doute s'emparait d'elle. Avait-elle l'étoffe nécessaire pour mener une telle opération ? Elle semblait renoncer à cette idée, elle ne se sentait pas prête. Elle marcha longuement, errant dans les rues pour finalement rejoindre le lac où elle se surprit de voir une Draeneï méditant près de la cascade. Cette dernière se releva subitement et semblait implorer les eaux dans sa langue natale. Les flots changèrent un instant alors que les rapides s'accentuaient, les ondes et les reflets sur le lac s'immobilisèrent si soudainement. Émerveillée par ce qui semblait être une prière aux éléments, elle contempla, demeurant silencieuse. Cependant sa présence interrompit la stase et les mouvements de l'eau se rendaient à nouveau naturel.
La Draeneï, la salua chaleureusement et s'approcha de Gabrielle, elle arborait un sourire radieux et sa voix semblait paisible. Gabrielle saisit l'importance de ce moment, et s'excusa de l'irruption. La Draeneï remarqua le timbre de voix troublé de l'humaine. Elles échangèrent finalement leurs noms. La dénommée Anath suggéra une nouvelle méditation, cette fois-ci accompagnée. Les deux femmes se figèrent face à l'écume, et très vite, échangèrent un surprenant dialogue concernant leurs perceptions de la vie, puis du monde.

Cette rencontre improvisée  évoqua à Gabrielle des souvenirs passés enfouis dans sa mémoire, à l'époque, lorsqu'elle étudiait l'Histoire de ce monde : elle était amenée à effectuer de nombreux voyages auprès d'un Draeneï : son défunt mentor. Depuis les Steppes jusqu'au Paluns, poursuivant leurs chemins à travers Dun'Morogh et vers l'autre continent. Gabrielle se souvenait, à présent, de cette étincelle, de ce désir profond qu'était l'étude des peuples. Elle se ravissait de pouvoir offrir de l'aide à son prochain quels que soit les lieux. Apaisée, elle gracia la Draeneï de cette chaleureuse rencontre et lui promit de nouvelles visites.

Elle retrouva son ami Teldhiel, et lui affirma sa volonté de fonder un ordre qui rassemblerait tout ceux souhaitant participer à ce changement. L'Elfe enchanté par la nouvelle l'encouragea dans cette mission, et la suivit alors qu'ils tentèrent de rencontrer de nouveaux alliés.